Interview  -Pr Jean Paul MBIA

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 Conseiller Technique n° 1 au MINESUP

Dschang,UDs/SIC-28/10/22.Merci monsieur le Conseiller Technique de vous rendre disponible pour ce court échange avec le Service de Communication de l’UDS.

Pouvez-vous pour commencer, situer l’importance que monsieur le Ministre d’État Ministre de l’Enseignement supérieur attache à ce colloque qui vient de se tenir sur la décentralisation et la déconcentration en Afrique ?

Avec l’incubation de 63 entreprises dans la ville de Dschang, nous sommes en train de mettre en place une Silicon-Valley de la science (a dit le recteur). Alors dans le classement des Universités Africaine, le dernier ranking qui est crédible et qui fait foi classe Dschang au 68e rang sur 100, et premier au Cameroun, et juste derrière cheik Anta Dioph qui occupe le 66e rang. Vous savez que Cheik Anta Dioph a formé 6 Chefs d’États dont 3 sont encore en fonction. Vous avez Maky Sall du  Sénégal, Patrice Tanon du Benin, ou encore Mohamed Bazoum du Niger. Pourquoi Dschang ne formerait-il pas un Chef d’État ? De grands ingénieurs ? Un prix Nobel ? On pourrait avoir un prix Nobel qui sort de Dschang ; que ce soit en physique, en chimie et autre. On a eu Loan Galtou qui a eu un prix Nobel alternatif, la jeune Djamal qui vient d’avoir un prix Goncourt des lycées de France. On peut avoir également des prix Goncourt ici ! Pourquoi pas ? Donc tout est permis. Le champ est ouvert. C’est aux jeunes maintenant d’apporter toute leur expertise. Blaise Pascal, philosophe et mathématicien a inventé la calculatrice à 16 ans. On me posera que 2 fois 2 ne font 4 que si l’on calcule sur la base 10. Or, si on est sur la base 6 ou 8 c’est un autre résultat. Mais non! Le jeune maintenant doit penser par lui-même.

Quel message veut passer Monsieur le Ministre d’État Ministre de l’Enseignement supérieur en parrainant cette rencontre scientifique ?

Le Recteur, le Pr TSAFACK NANFOSSO est porteur notamment de cette université qui émerge, de cette académie entrepreneuriale dans un contexte d’écosystème entrepreneurial. L’avenir est ainsi de notre côté. Il nous revient à nous les ainés, les parents, les enseignants d’accompagner les jeunes dans leurs projets, et à l’État de s’approprier les inventions, les créations des différents laboratoires, des centres, des instituts, des facultés, des écoles. Voilà à peu près le message majeur que le ministre d’État porte pour accompagner la décentralisation. Il faut arriver à dépassionner ces petites crises qui opposent parfois le maire au préfet, le maire au sous-préfet. Ce sont souvent de petites batailles de nom. En principe, ils ne devaient pas être en opposition. Quand la commune a des ressources propres, elle pourrait gérer davantage de fonds et s’affranchir de l’autorité administrative ou de l’autorité de tutelle. Voilà le message que nous portons  notamment à l’endroit de la jeunesse. Demain nous ne serons plus là, tout simplement.

Au-delà du prestige scientifique, que peut gagner l’UDs de manière concrète dans cette réflexion scientifique ?  

Chaque acteur de la décentralisation doit travailler dans le sens de la transition écologique, de la transition numérique. Il faut s’approprier ces deux  ressorts .l’Université de Dschang n’a pas une autonomie énergétique. Quand ENEO coupe la lumière tout est noir à Dschang, ce n’est pas normal. Nous avons l’énergie solaire, nous avons l’énergie biomasienne, nous avons  l’énergie éolienne. On doit pouvoir renforcer ces dispositifs. Le Pr Ngameni en faculté des Sciences, a déjà mis en place l’engrais liquide par exemple. Or, l’Etat dépense 101 milliards pour importer l’engrais liquide. Le Pr Ngameni a déjà la solution. Pour ce qui est des cure-dents les gars du centre incubateur d’entreprise à Douala ont déjà la solution. Nous ne devons plus importer les cure-dents à  5 milliards dans le budget de l’État. Alors, pour un budget  présumé d’à  peine 5000 milliards de franc CFA, 1800 milliards vont dans l’importation. Alors quand on parle de politique d’importation, de substitution, cela signifie que l’on ne devrait plus importer ce que nous fabriquons ici. Donc le projet de colloque arrive au bon moment avec le bon Recteur dans la bonne Université, de la première Université au Cameroun.

Le Service d’information et de communication de l’UDs vous remercie pour votre aimable disponibilité.

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