Centre Médico-Social de l’UDs

NYD_0669

Interview avec le médecin chef du Centre Médico-Social, le Docteur Bruno KENFACK

SIC/UDs-Dans les universités on parle de Centre Médico-Social (CMS) et non de centre de santé. Qu’est-ce qui fait la différence entre ces deux appellations ?

Lorsqu’on dit médico, c’est pour dire qu’il y a au moins un médecin. Dans le cas du CMS de l’UDs, nous avons un médecin généraliste et un médecin spécialiste. Le terme social quant à lui renvoie au volet social du centre. Dans ce CMS, nous avons un agent social qui s’occupe des problèmes sociaux que les étudiants posent. On a par exemple les albinos, les aveugles, les personnes qui rencontrent des problèmes au niveau familial ou autres qui peuvent en profiter.

Quelle spécialité est représentée par le médecin spécialiste de l’UDs ?

Comme spécialiste, nous avons un médecin gynécologue obstétricien. Mais on a également au niveau des infirmiers quelques spécialistes. On a par exemple un infirmier spécialisé en ophtalmologie.

Les usagers de l’UDs veulent bien savoir quels sont les services que ce CMS offre en dehors de la gynécologie et de l’ophtalmologie.

En dehors de ces spécialités, nous avons la médecine générale, un service d’imagerie et depuis 2 ans, un service d’échographie. Ces dernières sont faites par le gynéco et le technicien en imagerie médicale. Nous avons également un laboratoire qui fait pas mal d’examens. Nous comptons avec l’appui de la faculté de médecine avoir des médecins qui viennent ici de temps en temps faire des consultations. C’est déjà possible au niveau de l’hôpital de district, mais au fur et à mesure nous verrons comment ils pourront de temps en temps venir nous porter secours.

L’appellation Centre Médico-Social, au sens d’un usager normal, peut ne pas avoir tout son contenu, mais vous l’expliquiez tout à l’heure, apparemment lorsqu’on parle de centre Médico-Social, les usagers devraient faire confiance en la ressource humaine disponible et même qu’ils appartiennent ou pas à l’environnement universitaire.

Justement, nous avons assez de ressources humaines et nous ne traitons pas seulement le personnel de l’Université. On a en effet environ 10%  qui viennent d’ailleurs. Souvenez-vous pendant la période où le taux de COVID était élevé et lorsqu’il y avait rupture de tests à l’Hôpital de District, les gens quittaient de là pour venir se faire tester ici. Nos statistiques sont également envoyées à l’hôpital de district. Ainsi, il y a cette collaboration entre le CMS et l’hôpital de district de Dschang.

Lorsque vous regardez le CMS aujourd’hui, est ce que vous pensez que les autres membres à l’interne se sont approprié ce bien qui leur est destiné ?

Je peux dire oui, mais partiellement. En tant que journaliste je vous invite justement à faire la promotion du CMS. Il y en a qui ne connaissent vraiment pas le CMS. Même comme pendant les visites ils viennent ici, ils sont parfois surpris d’apprendre qu’ils peuvent avoir des soins, des examens, des écographies. Et parfois même comme les étudiants sont assurés, beaucoup sont surpris d’arriver ici et de rentrer avec les médicaments sans avoir déboursés le moindre sous.

Vous voulez dire que sur le plan de la ressource financière, le centre Médico-Social est tout acquis pour la communauté universitaire ?

Oui ! Beaucoup nous envient, car particulièrement à l’UDs, nos étudiants sont assurés à 100%. Donc quand ils arrivent, la consultation est gratuite, les examens aussi et jusqu’au traitement.

En tant que CMS, on a constaté que même si les usagers sont pris ici en premiers soins, il n’y a pas d’hospitalisation quasi permanente. Comment cela peut-il s’expliquer ?

Ça résulte d’un arrêté ministériel. Le CMS peut consulter des patients, hospitaliser le jour et si leur traitement nécessite qu’ils prennent des perfusions la nuit, on les envoie dans des hôpitaux. Mais dans les cadres exceptionnels comme pendant les Jeux Universitaires, on a des équipes qui fonctionnent la nuit. Donc à ce moment on peut garder les patients toute la journée et toute la nuit.

Nous avons justement vu, pendant la visite guidée, tout un bureau consacré à un médecin de garde.

Oui, ce bureau fonctionne pendant les périodes de Jeux Universitaires et autres. Mais en temps normal, nous n’avons pas le droit de garder les patients pendant la nuit.

Le CMS est très proche de l’Hôpital de district, on pourrait croire que dans ce rapprochement, les relations pourraient être d’une certaine compétition ou d’une certaine complicité.

Des relations de compétition ne méritent pas tellement d’être évoquées. Je dirai plutôt des relations de complémentarité. On pourrait parler de compétition dans le sens ou l’étudiant trouve plus facile de se rendre à l’hôpital de district, puisqu’il est plus accessible et offre les mêmes avantages en ce qui concerne l’assurance que le CMS.

Vous êtes le médecin chef du CMS et l’Université de Dschang est dotée d’une faculté de médecine. On aimerait bien savoir quelle est la relation entre cette faculté et le CMS ?

Ce sont des relations de complémentarité. Je suis enseignant dans cette faculté et les étudiants de la Faculté depuis 3 ans font leurs stages ou pratiques au CMS. Ils sont pour le moment à l’hôpital de district, mais avant d’y être ils ont fait 2 jours d’imprégnation encadrés par des infirmiers et médecins ici au CMS.

On a aussi remarqué que le CMS vient d’avoir une extension de ses bâtiments. Est-ce à dire que ce CMS est entièrement doté de la matière à servir l’ensemble de la communauté des demandeurs ?

Je me réjouis de ce nouveau bâtiment. Nous avons donc actuellement 2 bâtiments au CMS et un au campus A qui abrite notre cellule d’écoute pour le VIH. Sur le plan infrastructurel, pour le moment, nous n’avons pas de problème. Nous avons de quoi accueillir le personnel universitaire et même non universitaire.

Parlez-nous du circuit du malade au CMS

Le patient passe d’abord par le service de consultation où les infirmiers les enregistrent, ensuite il va au service administratif pour se faire identifier et confirmer qu’il est inscrit (s’il s’agit des étudiants), et par conséquent a droit à la prise en charge par l’assurance. Si c’est un problème simple, l’infirmier peut les consulter directement. Sinon il les envoie chez le médecin. Et si le patient nécessite un suivi spécialisé, si ce n’est pas à notre niveau, on les envoie à l’hôpital de district. Les examens sont ensuite prescrits et effectués au niveau du laboratoire du CMS. C’est donc sur la base des résultats obtenus que le médecin va prescrire le traitement adéquat qui sera servi à partir de la pharmacie du CMS, et au besoin au niveau des pharmacies de la ville.

Il y a des usagers qui ont souvent prétexté ne pas visiter le CMS parce que cela leur est très proche et ils redoutent la confidentialité de leur secret médical.

Tout personnel soignant est astreint au respect du secret médical. Donc ce n’est pas un problème. Après ils ont la liberté de choisir où ils veulent se faire suivre.

Docteur Bruno KENFACK, Un dernier message à l’endroit du personnel de l’Université ?

Je voudrais juste les rassurer que le CMS est là, ouvert pour eux. Le personnel y est, on a le minimum pour pouvoir les consulter et pour pouvoir les soigner. J’invite les membres de la communauté universitaire à venir se faire soigner au CMS./

Interview by SIC/UDs