Entretien avec Pauline Ngah, épouse Kouamen, chef DASA/UDs

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Comment l’Université de Dschang a contribué au sacre  africain des Lionnes du volley-ball à Kigali

Dschang, UDs/SIC – 20/09/2021. Dans les rangs des volleyeuses qui ont remporté la Coupe d’Afrique des nations à Kigali au Rwanda, figurent deux athlètes issues du « centre de formation » de volley-ball de l’Université de Dschang, Mlles Tchuembou et Fotso. Le Chef de Division des Activités sportives et associatives (DASA) à la Direction du Centre des Œuvres universitaires (DCOU), Madame Ngah Pauline Marcelle, épouse Kouamen, apprécie cette performance et explique comment l’institution a participé à la surbrillance de ces deux joueuses.

 

SIC/UDs : Comment avez-vous accueilli la nouvelle du sacre des Lionnes du volley-ball ?

Pauline Ngah, épouse Kouamen : Je n’ai pas reçu comme un message le sacre des Lionnes du volleyball camerounais à Kigali, je l’ai vécu. Même comme c’était à travers le petit écran, j’ai suivi de bout en bout leur évolution, de la préparation à la participation jusqu’à cette consécration-là. Et c’est avec beaucoup de joie et de satisfaction que j’ai vu se dénouer leur belle épopée.

Ma satisfaction ne repose pas seulement sur le fait que le Cameroun est monté sur la première marche du podium ; elle s’explique surtout par le fait que parmi celles qui ont porté haut l’étendard de notre pays, on compte la jeune Tchuembou Wambo Gaëlle qui est notre étudiante, mais aussi une autre athlète qui a fait les beaux jours de notre institution aux Jeux Universitaires, à savoir Stéphanie Fotso. Alors, vous m’en voyez ravie de savoir que nous avons décisivement contribué à façonner ces championnes qui ont fait vibrer un peuple et une nation : c’est tout simplement magnifique. Bravo encore à nos championnes!

SIC/UDs. Parmi les championnes d’Afrique donc, une étudiante actuelle et une ancienne étudiante de l’UDs.  Qu’est-ce que cela signifie pour la DASA que vous animez ?

Pauline Ngah, épouse Kouamen : On a envie de le crier sur tous les toits que cette victoire est aussi partie de l’Université de Dschang. Nous sommes véritablement heureux et pleinement satisfaits de savoir qu’une jeune fille avec qui notre équipe d’encadrement a commencé comme un jeu a montré que le jeu était sérieux. En cela, elle suit les pas de ses devanciers car avant elle, dans certaines disciplines, nous avons eu beaucoup d’autres champions au niveau national et africain. Cela conforte l’équipe d’encadrement sportif de l’UDs à l’idée de savoir qu’elle ne perd pas son temps.

Il ne s’agit pas, il faut le répéter, d’un hasard. Il y a un sérieux travail qui est fait en arrière-plan, même si beaucoup ne peuvent le voir. Celles qui nous font honneur sont ou ont été formées dans notre école de volley-ball par deux principaux encadreurs bien connus de notre institution en l’occurrence M. Kongawa et le Dr Dandji qui, après leur départ, ont été relayé par M. Yete  et M. Essian. Ils ont lu les talents de ces « enfants » et les ont mis au travail, les façonnant de manière à ce qu’elles fassent tâche d’huile dans le futur.

Notre centre de formation de volley-ball duquel sont sorties les deux championnes demeure un centre de référence qui fait les beaux jours de l’UDs notamment aux Jeux universitaires nationaux. Il y a eu une certaine hibernation pour les motifs que vous pouvez imaginer mais nous entendons le replacer au cœur du mouvement du volley-ball national. La révélation des valeurs comme celles qui font l’objet de cet échange ne peuvent donner aux personnels de la DASA que le sentiment d’être pleinement utiles à leur institution et, partant, à leur pays.

Nous sommes classé première des universités d’Afrique centrale. En rappelant que ce n’est pas un hasard, je voudrais vous dire que oui il y a dans cette performance l’académie mais il y a aussi le sport et la culture. Tout cela concourt à faire de nous les meilleurs.

SIC/UDs. Cette performance se situe dans une tradition d’encadrement des jeunes sportifs à l’UDs. Comment l’institution contribue-t-elle à la formation des athlètes de haut niveau comme celles qui viennent de nous faire honneur ?

Pauline Ngah, épouse Kouamen: À l’UDs, nous sommes interpellés par le père de la Dynamique collective qui, comme vous le savez, est un perfectionniste. Dès son arrivée en 2015, M. le Recteur nous a demandé de lui faire des propositions qu’il a validées et suivies. Il est important de le dire, les résultats n’ont pas tardé et les prestations de l’UDs aux jeux universitaires de Bamenda en 2017 et de Maroua en 2018 en disent long. Malheureusement, les jeux que nous avions reçus ici même se situaient dans le sillage d’une fin cycle.

Suite à ce vide, nous avons eu la chance d’accueillir M. Zie Zie Gothard, le nouveau DCOU, qui a impulsé une nouvelle dynamique qui a abouti à la production d’un « recueil d’éléments d’ingénierie à la DCOU », justement pour proposer des nouvelles orientations qui nous permettrons d’atteindre nos objectifs. Nous l’avons soumis à l’appréciation de M. le Recteur qui nous a accordé l’essentiel de nos doléances. Malheureusement la pandémie de la COVID-19 s’est imposée.

Je voudrais surtout relever ici le rôle de super coach du Prof. Roger Tsafack Nanfosso. Lorsque nous sommes en passe de tomber dans une sorte de léthargie, c’est lui qui nous interpelle et nous dit « attention! ». J’en veux pour preuve notre dernier événement sportif et associatif institutionnel : le gala sportif et culturel de fin d’année académique 2020/2021 qui a été organisé comme un rappel, dans le contexte de mise en berne des activités, de ce que le sport et la culture font partie de notre vie à l’université. Quand l’idée a été proposée, le Recteur n’a pas hésité; il n’a ménagé aucun effort pour que l’événement ait lieu avec un fort impact. Le chef de l’institution a ainsi voulu que les étudiants, en partant en vacances, se souviennent que ces activités existent et que dès leur retour l’on s’y remette comme par le passé.

Les activités sportives et culturelles ont ainsi toute leur place à l’UDs, avec un Recteur qui est orienté « résultats ». La balle est dans notre camp, pourrait-on dire, mais cette balle nous la jouons toujours. Nous tâcherons de la jouer, si les conditions le permettent, en ayant en tête les objectifs de compétitions locales, nationales et internationales. Ainsi, la contribution de l’institution à la formation des athlètes de haut niveau résulte déjà de cette dynamique : on se fixe au niveau du top management des objectifs institutionnels biens compris de tous, opérationnalisés par la DCOU et concrètement mis en œuvre par la DASA qui dispose d’un important vivier de formateurs aguerris dont certains ont été à plusieurs reprises nommés entraîneurs nationaux dans différentes disciplines sportives.

C’est au prix de cette cohérence que des talents sont patiemment détectés, durement formés et accompagnés par les cadres de notre institution jusqu’à ce qu’ils intègrent des équipes civiles ou des sélections nationales. L’Université de Dschang a le désavantage de sa position géographique mais, elle va là où se trouvent les talents pour les dénicher, les entraîner pour en faire des champions.

SIC/UDs. Quel espoir peut-on formuler relativement à l’émergence des talents internationaux à partir de l’UDs ?

Pauline Ngah, épouse Kouamen: Tout réside dans la détection des talents et les moyens mobilisés pour la formation. Lorsque je parle des moyens, il me vient d’abord à l’esprit les ressources humaines. Le travail de détection joue un rôle primordial ici. Comme le Recteur l’avait déjà accordé, il est utile que les chefs d’établissements créent des espaces sous la forme la plus convenable afin que le personnel d’encadrement sportif de la DASA soit en contact avec les étudiants qui arrivent fraîchement en première année. C’est dans le cadre de ces contacts que les potentialités sont perçues, que les talents sont détectés et que le processus de formation qui débouche sur la « création » des champions est accéléré.

[…] Nous ne sommes pas à notre première expérience. Avec la jeune Tchuembou, nous relançons une dynamique de succès international qui ne nous est pas méconnue à l’UDs. Vous le savez, chacun dans son domaine cherche toujours à exceller et c’est notre cas, les professeurs d’éducation physique et sportive. D’ailleurs, nous sommes dans un domaine où lorsque vous travaillez, les résultats sont vus de tous.

Nous fondons l’espoir d’importants médailles et trophées sur le fait que cette année se rouvrira au sport de compétition universitaire, nous l’espérons, et nous donnera l’occasion de montrer véritablement à une échelle plus large de quoi nous sommes capables. Pour ce faire, nous sommes bien encadrés par M. Zie Zie Gothard, le Directeur du Centre des Œuvres universitaires et très bien accompagnés par le Professeur Roger Tsafack Nanfosso, notre Recteur. Voilà, la base des performances internationales c’est ce que nous faisons ici là, ensemble, dans une dynamique qui se veut collective. Plus cette dynamique est forte, plus nous avons des chances d’avoir de nouvelles révélations.

Mais aussi l’effort d’encadrement et de coaching moral des parents des athlètes, comme c’est le cas avec nos deux championnes, est à saluer. C’est au prix de cette conjugaison d’efforts que nous irons toujours plus fort, plus haut et plus loin, pour emprunter une devise bien connue./

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