
Le carcinome hépatocellulaire au Cameroun : la candidate Manuella MATAGO TAGOUMTSA alerte sur un diagnostic trop tardif
Dschang,UDs/SIC-10/07/25.Un policy brief interpellant les décideurs, les soignants et les chercheurs pour inverser la tendance
Dans le cadre des soutenances de la deuxième promotion de Docteurs en Médecine à l’Université de Dschang, la candidate Manuella Arielle MATAGO TAGOUMTSA a présenté un travail de recherche d’intérêt national sur le carcinome hépatocellulaire (CHC), première cause de cancer digestif au Cameroun.
Menée dans deux hôpitaux de référence de la région de l’Ouest, son étude met en lumière une réalité préoccupante : près de 87 % des cas sont diagnostiqués à un stade avancé, réduisant fortement les chances de survie des patients. À partir de l’analyse de 240 dossiers, la candidate identifie les principaux facteurs associés au CHC : hépatites virales, consommation d’alcool, douleur abdominale persistante, mais aussi des biomarqueurs biologiques tels que l’élévation de l’AFP et de la CRP.
Dans un policy brief annexé à son travail, elle propose des pistes d’action concrètes :
🔹 Aux autorités sanitaires : intensifier la sensibilisation sur les facteurs de risque et mener des études multicentriques sur les marqueurs précoces de la maladie.
🔹 Aux soignants : systématiser le dépistage des hépatites virales, promouvoir la vaccination contre l’hépatite B, et adopter une vigilance accrue face aux symptômes cliniques d’alerte.
« Si le diagnostic reste tardif, les politiques de lutte contre les hépatites n’atteindront jamais leurs objectifs. Il faut changer de cap dès maintenant », alerte la nouvelle docteure.
Ce travail, dirigé par le Pr Choukem Pierre, en codirection avec les Drs Nsenga Njapa et Moulion Tapouh, incarne la recherche au service des urgences de santé publique. Il appelle à une mobilisation collective pour réduire durablement la mortalité liée au cancer du foie au Cameroun.