Quand l’amphithéâtre devient un sanctuaire linguistique

 

Dschang, UDs/SIC-25/07/25.Soutenance mémorable autour des défis de l’enseignement du nda’nda’.La salle B6 de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines a vibré au rythme d’un plaidoyer académique en faveur des langues nationales. Christophe NKOUAMEN, étudiant en Master II Recherche au Département d’Études Africaines et Mondialisation, y a brillamment soutenu son mémoire intitulé : « Défis actuels de l’enseignement de la langue nda’nda’ dans la région de l’Ouest Cameroun ». Verdict du jury : *mention Bien*.

 

Devant une assistance attentive composée de membres du jury, de stagiaires en communication, de délégués généraux des étudiants, d’enseignants, de camarades et de proches, le jeune chercheur a captivé l’auditoire par la profondeur de son analyse et la pertinence de sa problématique. Sa recherche s’inscrit dans le contexte délicat de la mondialisation et de la marginalisation progressive des langues locales dans le système éducatif.

 

Issu d’une enquête de terrain fouillée, son mémoire dresse un tableau sans concession : manque de politique linguistique claire, absence de standardisation du nda’nda’, déficit de ressources pédagogiques, formation lacunaire des enseignants… Face à ces défis, Christophe NKOUAMEN plaide pour une réforme globale et concertée.

 

« L’école peut et doit être un outil stratégique de revitalisation linguistique », affirme-t-il. Parmi ses recommandations : la standardisation orthographique du nda’nda’, la production de supports didactiques adaptés, la formation spécifique des enseignants, et une mobilisation communautaire forte pour accompagner les efforts institutionnels.

 

Dans un pays comme le Cameroun, riche de plus de 200 langues, ce travail se veut plus qu’un mémoire universitaire. Il s’inscrit comme un manifeste pour la sauvegarde des identités locales à travers l’éducation. Un appel à faire de la diversité linguistique une force, et non une faiblesse.

 

En accueillant cette soutenance, l’Université de Dschang confirme une fois encore son rôle de laboratoire d’idées et de bastion de la valorisation des cultures africaines. Avec cette mention Bien, Christophe NKOUAMEN entre dans le cercle des jeunes chercheurs qui font honneur à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, et au-delà, à l’université camerounaise./JMK