les télévisions de l’Ouest Cameroun en vitrine du local

Dschang,UDs/SIC-22/07/25.Entre récits oubliés par les chaînes nationales et enjeux de visibilité, une étudiante de l’Université de Dschang explore le rôle stratégique des médias régionaux dans la valorisation du territoire local.*_

Dans un mémoire soutenu à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Dschang, PIYOU Grace Leslie scrute les écrans des télévisions locales de l’Ouest Cameroun pour comprendre comment elles façonnent et racontent leur territoire. Une plongée scénographique au cœur des grilles de Dschang TV, Tropical TV, NIS 19 TV, Univers Social TV et Mom’Mike TV._

Alors que les médias nationaux semblent souvent tourner le dos aux réalités régionales, ces télévisions locales s’affirment comme de véritables contre-pouvoirs narratifs. Dans son mémoire de Master en Sciences de l’Information et de la Communication, option Territoires, Patrimoines, Cultures, PIYOU Grace Leslie s’intéresse à ces « petites chaînes » qui, pourtant, jouent un rôle déterminant : celui de construire et valoriser l’image du territoire local.

Soutenue ce mardi 22 juillet 2025 au Centre italien de l’Université de Dschang, sa recherche s’articule autour d’une problématique claire : comment les télévisions régionales, face à la marginalisation des récits locaux, parviennent-elles à promouvoir leur territoire ? Pour y répondre, l’auteure mobilise la sociologie des médias, l’approche de l’agenda-setting, la sémiologie ainsi que des méthodes mixtes alliant observations et entretiens. Elle montre que les seuils médiatiques autrement dit, les critères de sélection des sujets et les contenus programmés constituent des leviers essentiels dans la territorialisation de l’information.

De l’agriculture aux expressions culturelles locales, en passant par les dynamiques économiques endogènes, ces chaînes ne se contentent pas de diffuser l’actualité : elles mettent en scène le territoire. En donnant la parole aux acteurs de proximité et en adaptant leur agenda aux réalités communautaires, elles construisent un espace médiatique enraciné, échappant aux logiques centralisatrices de Yaoundé ou Douala.

Dirigé par le Dr Hubert Momo, ce travail rigoureux ouvre des perspectives fécondes pour la recherche en communication territoriale. Il souligne aussi les freins persistants (techniques, financiers, éditoriaux) auxquels ces médias font face dans leur quête de reconnaissance sur la scène nationale.

Mention *Très Bien* à l’issue de la soutenance, décernée par un jury présidé par le Pr Alexandre Djimeli, avec le Dr Gildas Mouthe comme examinateur et le Dr Hubert Momo comme rapporteur./